Quel est le profil du locataire à Bruxelles en 2023 ?
Face à la hausse des prix de l’immobilier et des taux d’intérêt, l’accès à la propriété se corse dans notre Plat Pays, et en particulier à Bruxelles. L’indice de performance énergétique (PEB) du bien est devenu un critère de choix pour les propriétaires. Les biens dotés d’un bon PEB s’arrachent comme des petits pains, et acheter une maison ou un appartement correctement isolé à un prix accessible devient de plus en plus compliqué… Résultat : le bruxellois reste locataire plus longtemps, et le marché de la location se porte bien.
Cette tendance favorable aux propriétaires pousse nombre d’entre eux à se retrouver face à une multitude de candidats-locataires dès l’annonce de leur bien publiée. Mais pourquoi une telle demande ? Et comment décrire le profil du locataire bruxellois actuel ?
Bruxelles VS ailleurs
En Belgique
En comparaison avec les autres régions du pays, Bruxelles-Capitale est celle qui compte le moins de propriétaires occupant leur logement (38,81%, contre une moyenne nationale de 66,17% d’après Statbel). C’est donc à Bruxelles que l’on trouve le plus de logements mis en location… Et donc le plus de locataires.
La difficulté d’accès à la propriété est particulièrement prononcée à Bruxelles par rapport aux autres régions de notre pays. Et cette pression sur le logement existe aussi dans le secteur de la location. D’après le dernier baromètre des locations de la Fédération des agents immobiliers francophones de Belgique (Federia), le prix moyen des loyers à Bruxelles a augmenté de 4,2% en 2022. Il est aujourd’hui estimé à 1.154 €, contre 759 € en Wallonie (tous types de logements confondus).
En Europe
Au niveau européen toutefois, notre capitale n’est pas si mal lotie. D’après une étude récente menée par HelloSafe, Bruxelles semble même être la capitale d’Europe de l’Ouest avec les loyers les plus abordables en 2023. Avec un prix médian de 765 € pour le loyer d’un studio dans le centre-ville, notre capitale se trouve bien en-dessous d’Amsterdam (1700€), Paris (1250€) ou même Barcelone (1000€).
Part du logement dans le budget des ménages
Quid de la part que pèse le logement dans le budget d’un ménage ? D’après Statbel, il représente toujours l’une des principales dépenses dans les ménages belges, avec 31,8% en 2020 (incluant le loyer, l’eau, l’énergie, l’entretien et d’autres frais). Les propriétaires et les agences immobilières estiment généralement qu’un loyer ne doit pas dépasser 35% du salaire net du locataire, ce qui représente environ 1/3 de ses ressources.
Mais le Belge dépense-t-il plus pour son loyer que ses voisins européens ? Il semblerait que non : d’après HelloSafe toujours, la Belgique se situe à mi-chemin par rapport à ses voisins quant à la pression sur le loyer. Entre le Luxembourg (avec 37,4% du budget dédié au loyer) et la Lettonie, où elle est la plus faible de l’Union Européenne (avec seulement 16% du budget du ménage dédié au loyer).
Locataire à Bruxelles : portrait-robot
Vous vous demandez quel est le profil-type du locataire bruxellois ? Personne âgée en solo, jeune diplômé célibataire, couple marié avec enfant ou encore famille monoparentale : on a passé au crible la composition des ménages pour dessiner le type de locataire le plus courant dans notre capitale.
Les 3 principaux profils de ménage
Selon les chiffres de Statbel, on peut distinguer trois types de locataires à Bruxelles, en se basant sur la composition des ménages.
1. En solo : une tendance croissante
Les ménages d’une personne représentent 47,1% des ménages bruxellois (contre une moyenne nationale de 35,9%).
Leurs caractéristiques :
- Ces ménages occupent ou recherchent généralement des biens de moindre superficie (studios, appartements une ou deux chambres maximum).
- Ils sont concentrés sur les zones les plus urbaines et n’occupent ou ne recherchent généralement pas de maisons.
- Cette constitution de ménage croît avec l’évolution sociologique de notre société.
De nombreux facteurs peuvent expliquer la part croissante des ménages composés d’une seule personne. On fonde une famille plus tard, les schémas familiaux évoluent, la vie active est allongée, on vit plus longtemps…
Comme l’explique la sociologue Marie-Thérèse Casman au micro de la RTBF en avril 2023, « Le mariage est de plus en plus tardif et les divorces de plus en plus fréquents. Pourtant, le mariage était l’une des raisons principales pour laquelle une personne quittait le cocon familial. Beaucoup vont vivre seul tout un temps et on peut même avoir une vie de couple tout en vivant chacun chez soi, ce qui fait qu’on est répertorié comme un ménage isolé ».
Selon cet article toujours, le groupe le plus important des personnes vivant seules est celui des 65 ans et plus. En cause ? L’allongement de l’espérance de vie et les progrès médicaux qui permettent aux personnes âgées de rester autonomes plus longtemps.
2. En famille : des profils variables
Les couples mariés avec enfants représentent 17,9% des ménages bruxellois, contre une moyenne nationale de 18,9%.
Leurs caractéristiques :
- Selon les cas, ces couples disposent d’un ou deux revenu(s).
- Ce chiffre concerne les couples mariés. Mais il ne faut bien sûr pas oublier la proportion de couples non-mariés avec enfants, qui est en constante progression (hausse de 31,9% entre 2013 et 2023 à Bruxelles).
- Le type de logement occupé ou recherché dépend du nombre d’enfants et des revenus.
3. Parent solo : en augmentation
Les familles monoparentales représentent 11,6% des ménages bruxellois, contre une moyenne nationale de 9,9%.
Leurs caractéristiques :
- Bruxelles connaît depuis dix ans une importante augmentation du nombre de familles monoparentales (+10,3% depuis 2013).
- Le type de logement occupé ou recherché dépend du nombre d’enfants à charge et des ressources dont dispose le parent.
Quid de la colocation ?
Vivre seul reste coûteux, raison pour laquelle de nombreux jeunes travailleurs se tournent vers la colocation. Selon la Société du logement de la Région bruxelloise, en 2018, 11% des logements bruxellois étaient loués en colocation. Et ce mode de vie est de plus en plus attractif pour les jeunes et moins jeunes. Et pour cause : face à l’augmentation des prix des loyers, de l’énergie et de l’alimentation, l’union fait la force !
Locataire bruxellois : faire fi des a priori
Face à ces chiffres, le constat est clair : le marché de la location bouillonne. Le paysage locatif actuel fait de toute évidence la part belle aux ménages solo, qui constituent une écrasante majorité dans notre capitale. Les familles monoparentales quant à elles représentent un modèle de plus en plus fréquent. En tant que propriétaire, il faut donc être conscient des évolutions constantes de notre société. Le locataire idéal d’aujourd’hui n’est plus celui d’hier. Et c’est ce qui fait la force d’une ville qui bouge !